Poésie sur les animaux
+10
NINI56
corinne83
Wolfshade
Dicxy
nana-belle
Swann24
mijo
trompette
Francesca24
lesamisdemimi
14 participants
Page 2 sur 5
Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
BORGES
JOSE LUIS BORGES (1899-1986), écrivain, poète et essayiste argentin, a parfaitement saisi ce qui anime un humain qui aime un chat
A UN CHAT
Non moins furtif que l'aube aventurière,
Non moins silencieux que le miroir,
Tu passes et je pense apercevoir
Sous la lune équivoque une panthère.
Par quelque obscur et souverain décret
Nous te cherchons. Nous voulons, fauve étrange
Plus lointain qu'un couchant ou que le Gange,
Forcer ta solitude et ton secret.
Ton dos veut bien prolonger ma caresse;
Il est écrit dans ton éternité
Que s'accordent à ta frileuse paresse
Ma main et son amour inquiété,
Ton temps échappe à la mesure humaine.
Clos comme un rêve est ton domaine.
A UN CHAT
Non moins furtif que l'aube aventurière,
Non moins silencieux que le miroir,
Tu passes et je pense apercevoir
Sous la lune équivoque une panthère.
Par quelque obscur et souverain décret
Nous te cherchons. Nous voulons, fauve étrange
Plus lointain qu'un couchant ou que le Gange,
Forcer ta solitude et ton secret.
Ton dos veut bien prolonger ma caresse;
Il est écrit dans ton éternité
Que s'accordent à ta frileuse paresse
Ma main et son amour inquiété,
Ton temps échappe à la mesure humaine.
Clos comme un rêve est ton domaine.
Francesca24- Admin
- Messages : 57
Points : 0
Date d'inscription : 02/02/2015
Re: Poésie sur les animaux
Tant pis pour la longueur, je mets la nouvelle "Les Chats d'Ulthar" de Howard Philipp Lovecraft - Bonne lecture
Howard Phillips Lovecraft 1890-1937 connu pour ses récits fantastiques aimait les chats, il a écrit cette nouvelle :
Les Chats d'Ulthar
On raconte que dans Ulthar, de l’autre côté de la rivière Skaï, aucun homme n’a droit de tuer un chat. J’en suis d’autant plus convaincu que mes yeux se posent sur celui qui est assis là, ronronnant près du feu. Le chat est un animal mystérieux. Il devine et voit des choses que les humains ne perçoivent pas. N’est-il pas l’âme de l’antique Egypte et le sujet des contes oubliés de Meroe et Ophir? De plus, il est apparenté au Seigneur de la Jungle, et comme tel, il est l’héritier des secrets de la sombre et inquiétante Afrique. Le Sphinx est son cousin. Il parle le même langage, mais il est plus ancien que lui et il se souvient de ce que le Sphinx a oublié.
A Ulthar, longtemps avant que l’on interdît d’abattre les chats, il y avait un vieux paysan et sa femme qui prenaient plaisir à prendre au piège, pour les tuer, les chats de leurs voisins. Pourquoi se livraient-ils à ce massacre? Je l’ignore. Beaucoup de gens ont les chats en horreur, et ils ne supportent pas de les voir se glisser furtivement dans les cours et les jardins après le crépuscule. Peut-être ce couple était-il du nombre, toujours est-il qu’ils tuaient tous les chats qui s’approchaient de leur maison. D’après les cris que l’on percevait la nuit, de nombreux villageois pensaient que le couple devait avoir un procédé bien particulier pour se défaire des animaux. Mais ils évitaient soigneusement d’en parler avec le vieil homme et sa femme. Il faut dire que l’expression de leurs deux visages ridés était effrayante. En vérité, si les propriétaires de chats haïssaient ces étranges habitants d’une minuscule chaumière, dissimulée sous des chênes centenaires, derrière une cour abandonnée, ils les craignaient plus encore. Et au lieu de les traiter comme des assassins, ils se contentaient d’empêcher leurs animaux favoris de s’approcher de la maison maudite. Lorsque, à la suite d’une imprudence, un chat disparaissait et que l’on entendait dès la nuit tombée les bruits étranges, il ne restait plus à son maître qu’à se lamenter, ou à se consoler en remerciant le destin que ce ne fût pas l’un de ses enfants qui eût disparu. Car les gens d’Ulthar étaient simples. Ils ne savaient pas d’où les chats étaient originaires. Un jour, une caravane d’étrangers venus du sud pénétra dans les rues étroites et pavées d’Ulthar. Ces voyageurs avaient la peau sombre et ne ressemblaient pas à ceux qui traversaient, deux fois l’an, le village. Pour quelque argent, ils disaient la bonne aventure sur la place du marché, et achetaient avec leurs gains des colliers de verroterie.
Personne n’aurait su dire quel était leur pays d’origine. Mais leur comportement était curieux et leurs singulières prières étonnaient. Sur les flancs de leurs roulottes, ils avaient peint de curieuses silhouettes dont les corps humains portaient des têtes de chats, de faucons, de béliers et de lions. Le chef de la caravane avait sur la tête un bonnet décoré d’une paire de cornes et d’un curieux cercle.
Il y avait, dans cette singulière caravane, un petit garçon orphelin de père et de mère, qui avait reporté toute son affection sur un charmant chaton noir. La peste n’avait pas épargné les siens, mais elle lui avait laissé, quand même, cette petite créature soyeuse pour apaiser son chagrin. Lorsqu’on est très jeune, on peut trouver une consolation à voir gambader joyeusement un petit chat noir. Le garçon, que les gens basanés appelaient Ménès, souriait plus souvent qu’il ne pleurait pendant qu’il jouait avec son petit animal sur les marches d’une roulotte bizarrement peinte. Au troisième matin du séjour des voyageurs à Ulthar, Ménès ne retrouva pas son chaton noir. En le voyant sangloter sur la place du marché, certains villageois lui parlèrent du vieil homme et de sa femme, et des bruits que l’on entendait la nuit près de leur maison. Lorsqu’il eut écouté ces paroles, l’enfant s’arrêta de pleurer et se mit à méditer. Puis il fit une prière. Il tendit les bras vers le soleil, et récita des litanies dans une langue qu’aucun habitant d’Ulthar ne pouvait comprendre. A ce moment-là, les nuages prirent une forme curieuse. Il se formait dans le ciel des silhouettes indistinctes et nébuleuses de plantes exotiques, de créatures hybrides couronnées de cercles entourés de cornes. La nature aime prendre parfois ces figures tourmentées qui impressionnent les imaginatifs. Cette nuit-là, les voyageurs quittèrent Ulthar, et on ne les revit jamais plus.
Le lendemain matin, les villageois s’aperçurent, bouleversés, que les chats avaient disparu. L’animal familier semblait avoir déserté tous les foyers. Petit, grand, gros, noir, gris, jaune, rayé, il n’y avait plus un seul chat dans tout le village. Le vieux Kranon, le bourgmestre, jura que les gens à la peau sombre s’étaient emparés de tous ces animaux pour venger la mort du petit chat de Ménès, et il maudit et la caravane, et le jeune garçon. Mais Nith, le fluet notaire, déclara qu’il s’agissait sans doute encore d’un mauvais tour du vieux villageois et de sa femme, car leur haine des chats empirait de jour en jour. Pourtant, personne n’osa incriminer le sinistre couple. Atal, le fils de l’aubergiste, jura bien qu’il avait vu tous les chats d’Ulthar réunis au crépuscule dans la cour déserte de la chaumière. Mais pouvait-on accorder crédit au récit d’un si jeune garçon? Celui-ci racontait que tous les chats avaient suivi solennellement deux d’entre eux, comme s ils accomplissaient un rite inconnu. Mais les villageois, tout en craignant que le vieillard et sa femme eussent envoûté les chats pour les faire mourir, préférèrent ne pas se rendre à la lugubre demeure. Ils attendraient que le couple sorte pour l’accabler de reproches. Ulthar s’endormit en colère. Mais à l’aube un miracle semblait s’être produit, car les habitants retrouvèrent, à leur réveil, tous les chats du village. Petits, grands, gros, noirs, gris, jaunes, rayés, tous les chats étaient revenus. Ils semblaient gras et luisants, et ils ronronnaient de plaisir. Les citoyens discutèrent de cet événement et s’étonnèrent grandement de cette étrange aventure. Le vieux Kranon répéta que c’était là l’oeuvre des gens à la peau basanée, puisqu’il était de notoriété publique que les chats ne revenaient jamais vivants de la chaumière du sinistre couple. Tout le monde tomba d’accord sur le fait que, les chats ne touchant plus à leurs pâtées ni à leurs soucoupes de lait, il y avait là quelque chose de curieux. Pendant deux jours entiers, les chats d’Ulthar refusèrent de toucher à leur nourriture et se chauffèrent au soleil ou près des foyers. Une semaine se passa avant que les villageois remarquent qu’il n’apparaissait plus aucune lumière à la fenêtre de la chaumière, sous les arbres. Puis le fluet Nith déclara que personne n’avait plus vu le vieil homme et sa femme depuis la nuit où les chats avaient disparu. Une semaine plus tard, le bourgmestre surmonta ses craintes pour aller voir ce qui se passait dans la silencieuse demeure. Il prit la précaution d’y aller accompagné de deux témoins: Shang, le forgeron, et Thul, le tailleur de pierre. Lorsqu’ils eurent enfoncé la porte, ils ne trouvèrent que deux squelettes parfaitement nettoyés, et un grand nombre de scarabées étranges qui grouillaient à travers toute la pièce. Cette découverte donna lieu à de nombreuses discussions. Zoth, le juge, se disputait à longueur de temps avec Nith, le fluet notaire. Kranon, Shang et Thul étaient pressés de questions. Même le jeune Atal, le fils de l’aubergiste, fut interrogé à plusieurs reprises et reçut des bonbons en récompense. On parla du vieux villageois et de sa femme, de la caravane et des étrangers à la peau sombre, du petit Ménès et de son chaton noir, des prières de Ménès et du ciel tourmenté, de ce que les chats avaient fait la nuit où la caravane était partie, et de ce qu’on avait trouvé plus tard dans la chaumière, sous les arbres sombres de la cour repoussante. Et, pour finir, les bourgeois instituèrent cette loi remarquable dont les commerçants parlent à Hotheg et les voyageurs à Nir. A savoir qu’à Ulthar aucun homme n’a le droit de tuer un chat.
H.P. LOVECRAFT
Howard Phillips Lovecraft 1890-1937 connu pour ses récits fantastiques aimait les chats, il a écrit cette nouvelle :
Les Chats d'Ulthar
On raconte que dans Ulthar, de l’autre côté de la rivière Skaï, aucun homme n’a droit de tuer un chat. J’en suis d’autant plus convaincu que mes yeux se posent sur celui qui est assis là, ronronnant près du feu. Le chat est un animal mystérieux. Il devine et voit des choses que les humains ne perçoivent pas. N’est-il pas l’âme de l’antique Egypte et le sujet des contes oubliés de Meroe et Ophir? De plus, il est apparenté au Seigneur de la Jungle, et comme tel, il est l’héritier des secrets de la sombre et inquiétante Afrique. Le Sphinx est son cousin. Il parle le même langage, mais il est plus ancien que lui et il se souvient de ce que le Sphinx a oublié.
A Ulthar, longtemps avant que l’on interdît d’abattre les chats, il y avait un vieux paysan et sa femme qui prenaient plaisir à prendre au piège, pour les tuer, les chats de leurs voisins. Pourquoi se livraient-ils à ce massacre? Je l’ignore. Beaucoup de gens ont les chats en horreur, et ils ne supportent pas de les voir se glisser furtivement dans les cours et les jardins après le crépuscule. Peut-être ce couple était-il du nombre, toujours est-il qu’ils tuaient tous les chats qui s’approchaient de leur maison. D’après les cris que l’on percevait la nuit, de nombreux villageois pensaient que le couple devait avoir un procédé bien particulier pour se défaire des animaux. Mais ils évitaient soigneusement d’en parler avec le vieil homme et sa femme. Il faut dire que l’expression de leurs deux visages ridés était effrayante. En vérité, si les propriétaires de chats haïssaient ces étranges habitants d’une minuscule chaumière, dissimulée sous des chênes centenaires, derrière une cour abandonnée, ils les craignaient plus encore. Et au lieu de les traiter comme des assassins, ils se contentaient d’empêcher leurs animaux favoris de s’approcher de la maison maudite. Lorsque, à la suite d’une imprudence, un chat disparaissait et que l’on entendait dès la nuit tombée les bruits étranges, il ne restait plus à son maître qu’à se lamenter, ou à se consoler en remerciant le destin que ce ne fût pas l’un de ses enfants qui eût disparu. Car les gens d’Ulthar étaient simples. Ils ne savaient pas d’où les chats étaient originaires. Un jour, une caravane d’étrangers venus du sud pénétra dans les rues étroites et pavées d’Ulthar. Ces voyageurs avaient la peau sombre et ne ressemblaient pas à ceux qui traversaient, deux fois l’an, le village. Pour quelque argent, ils disaient la bonne aventure sur la place du marché, et achetaient avec leurs gains des colliers de verroterie.
Personne n’aurait su dire quel était leur pays d’origine. Mais leur comportement était curieux et leurs singulières prières étonnaient. Sur les flancs de leurs roulottes, ils avaient peint de curieuses silhouettes dont les corps humains portaient des têtes de chats, de faucons, de béliers et de lions. Le chef de la caravane avait sur la tête un bonnet décoré d’une paire de cornes et d’un curieux cercle.
Il y avait, dans cette singulière caravane, un petit garçon orphelin de père et de mère, qui avait reporté toute son affection sur un charmant chaton noir. La peste n’avait pas épargné les siens, mais elle lui avait laissé, quand même, cette petite créature soyeuse pour apaiser son chagrin. Lorsqu’on est très jeune, on peut trouver une consolation à voir gambader joyeusement un petit chat noir. Le garçon, que les gens basanés appelaient Ménès, souriait plus souvent qu’il ne pleurait pendant qu’il jouait avec son petit animal sur les marches d’une roulotte bizarrement peinte. Au troisième matin du séjour des voyageurs à Ulthar, Ménès ne retrouva pas son chaton noir. En le voyant sangloter sur la place du marché, certains villageois lui parlèrent du vieil homme et de sa femme, et des bruits que l’on entendait la nuit près de leur maison. Lorsqu’il eut écouté ces paroles, l’enfant s’arrêta de pleurer et se mit à méditer. Puis il fit une prière. Il tendit les bras vers le soleil, et récita des litanies dans une langue qu’aucun habitant d’Ulthar ne pouvait comprendre. A ce moment-là, les nuages prirent une forme curieuse. Il se formait dans le ciel des silhouettes indistinctes et nébuleuses de plantes exotiques, de créatures hybrides couronnées de cercles entourés de cornes. La nature aime prendre parfois ces figures tourmentées qui impressionnent les imaginatifs. Cette nuit-là, les voyageurs quittèrent Ulthar, et on ne les revit jamais plus.
Le lendemain matin, les villageois s’aperçurent, bouleversés, que les chats avaient disparu. L’animal familier semblait avoir déserté tous les foyers. Petit, grand, gros, noir, gris, jaune, rayé, il n’y avait plus un seul chat dans tout le village. Le vieux Kranon, le bourgmestre, jura que les gens à la peau sombre s’étaient emparés de tous ces animaux pour venger la mort du petit chat de Ménès, et il maudit et la caravane, et le jeune garçon. Mais Nith, le fluet notaire, déclara qu’il s’agissait sans doute encore d’un mauvais tour du vieux villageois et de sa femme, car leur haine des chats empirait de jour en jour. Pourtant, personne n’osa incriminer le sinistre couple. Atal, le fils de l’aubergiste, jura bien qu’il avait vu tous les chats d’Ulthar réunis au crépuscule dans la cour déserte de la chaumière. Mais pouvait-on accorder crédit au récit d’un si jeune garçon? Celui-ci racontait que tous les chats avaient suivi solennellement deux d’entre eux, comme s ils accomplissaient un rite inconnu. Mais les villageois, tout en craignant que le vieillard et sa femme eussent envoûté les chats pour les faire mourir, préférèrent ne pas se rendre à la lugubre demeure. Ils attendraient que le couple sorte pour l’accabler de reproches. Ulthar s’endormit en colère. Mais à l’aube un miracle semblait s’être produit, car les habitants retrouvèrent, à leur réveil, tous les chats du village. Petits, grands, gros, noirs, gris, jaunes, rayés, tous les chats étaient revenus. Ils semblaient gras et luisants, et ils ronronnaient de plaisir. Les citoyens discutèrent de cet événement et s’étonnèrent grandement de cette étrange aventure. Le vieux Kranon répéta que c’était là l’oeuvre des gens à la peau basanée, puisqu’il était de notoriété publique que les chats ne revenaient jamais vivants de la chaumière du sinistre couple. Tout le monde tomba d’accord sur le fait que, les chats ne touchant plus à leurs pâtées ni à leurs soucoupes de lait, il y avait là quelque chose de curieux. Pendant deux jours entiers, les chats d’Ulthar refusèrent de toucher à leur nourriture et se chauffèrent au soleil ou près des foyers. Une semaine se passa avant que les villageois remarquent qu’il n’apparaissait plus aucune lumière à la fenêtre de la chaumière, sous les arbres. Puis le fluet Nith déclara que personne n’avait plus vu le vieil homme et sa femme depuis la nuit où les chats avaient disparu. Une semaine plus tard, le bourgmestre surmonta ses craintes pour aller voir ce qui se passait dans la silencieuse demeure. Il prit la précaution d’y aller accompagné de deux témoins: Shang, le forgeron, et Thul, le tailleur de pierre. Lorsqu’ils eurent enfoncé la porte, ils ne trouvèrent que deux squelettes parfaitement nettoyés, et un grand nombre de scarabées étranges qui grouillaient à travers toute la pièce. Cette découverte donna lieu à de nombreuses discussions. Zoth, le juge, se disputait à longueur de temps avec Nith, le fluet notaire. Kranon, Shang et Thul étaient pressés de questions. Même le jeune Atal, le fils de l’aubergiste, fut interrogé à plusieurs reprises et reçut des bonbons en récompense. On parla du vieux villageois et de sa femme, de la caravane et des étrangers à la peau sombre, du petit Ménès et de son chaton noir, des prières de Ménès et du ciel tourmenté, de ce que les chats avaient fait la nuit où la caravane était partie, et de ce qu’on avait trouvé plus tard dans la chaumière, sous les arbres sombres de la cour repoussante. Et, pour finir, les bourgeois instituèrent cette loi remarquable dont les commerçants parlent à Hotheg et les voyageurs à Nir. A savoir qu’à Ulthar aucun homme n’a le droit de tuer un chat.
H.P. LOVECRAFT
Wolfshade- Admin
- Messages : 482
Points : -87
Date d'inscription : 03/02/2015
Localisation : Bretagne
Re: Poésie sur les animaux
Très belle "l'ode au chat" LOEBSEB.
J'aime énormément LE CHAT ET LE SOLEIL, de Maurice CAREME, que je voulais citer - mais vous m'avez devancée LAROSE !!!
Voici donc "LE CHAT" de BEAUDELAIRE, que j'ai appris en faisant réciter petite fille, il y a quelques années déjà :
Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant,
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret :
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde,
C'est là son charme et son secret...
etc... etc...
C'est l'esprit familier du lieu ;
il juge, il préside, il inspire,
Toutes choses dans son empire ;
peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
J'aime énormément LE CHAT ET LE SOLEIL, de Maurice CAREME, que je voulais citer - mais vous m'avez devancée LAROSE !!!
Voici donc "LE CHAT" de BEAUDELAIRE, que j'ai appris en faisant réciter petite fille, il y a quelques années déjà :
Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant,
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret :
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde,
C'est là son charme et son secret...
etc... etc...
C'est l'esprit familier du lieu ;
il juge, il préside, il inspire,
Toutes choses dans son empire ;
peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
nana-belle- Admin
- Messages : 658
Points : 416
Date d'inscription : 06/11/2016
Age : 94
Localisation : SAINT JEAN PIED DE PORT
Re: Poésie sur les animaux
Joli poème Swann
Merci Wolfshade pour ce beau récit
Merci Wolfshade pour ce beau récit
Dicxy- Admin
- Messages : 4587
Points : 1177
Date d'inscription : 18/01/2015
Age : 74
Localisation : Oise
Théo Gautier
De la part de Swann:
Le poète, romancier, peintre et critique d'art THEOPHILE GAUTIER (1811-1872) fut lui aussi un grand adorateur des chats. Dans "La ménagerie intime", parue en 1869, il raconte avec humour et tendresse les mésaventures de différents chats.
Extrait de "La ménagerie intime" :
"C'est une bête philosophique, tenant à ses habitudes, amie de l'ordre et de la propreté. (...) Séraphita restait de longues heures immobile sur un coussin, ne dormant pas, suivant des yeux avec une extrême intensité d'attention, des spectacles invisibles pour les simples mortels."
Le poète, romancier, peintre et critique d'art THEOPHILE GAUTIER (1811-1872) fut lui aussi un grand adorateur des chats. Dans "La ménagerie intime", parue en 1869, il raconte avec humour et tendresse les mésaventures de différents chats.
Extrait de "La ménagerie intime" :
"C'est une bête philosophique, tenant à ses habitudes, amie de l'ordre et de la propreté. (...) Séraphita restait de longues heures immobile sur un coussin, ne dormant pas, suivant des yeux avec une extrême intensité d'attention, des spectacles invisibles pour les simples mortels."
Francesca24- Admin
- Messages : 57
Points : 0
Date d'inscription : 02/02/2015
Maupassant
De la part de Swann :
GUY DE MAUPASSANT (1850-1893) écrivit dans "Sur les chats" (texte publié dans Gil Blas du 9.02.1886) une chose très vraie et toujours d'actualité :
"Il circule comme il lui plaît, visite son domaine à son gré, peut se coucher dans tous les lits, tout voir et tout entendre, connaître tous les secrets, toutes les habitudes ou toutes les hontes de la maison. Il est chez lui partout, pouvant entrer partout, l'animal qui passe sans bruit, le silencieux rôdeur, le promener nocturne des murs creux."
MAUPASSANT a fondé avec Alexandre DUMAS une ligue pour la défense des félins.
GUY DE MAUPASSANT (1850-1893) écrivit dans "Sur les chats" (texte publié dans Gil Blas du 9.02.1886) une chose très vraie et toujours d'actualité :
"Il circule comme il lui plaît, visite son domaine à son gré, peut se coucher dans tous les lits, tout voir et tout entendre, connaître tous les secrets, toutes les habitudes ou toutes les hontes de la maison. Il est chez lui partout, pouvant entrer partout, l'animal qui passe sans bruit, le silencieux rôdeur, le promener nocturne des murs creux."
MAUPASSANT a fondé avec Alexandre DUMAS une ligue pour la défense des félins.
Francesca24- Admin
- Messages : 57
Points : 0
Date d'inscription : 02/02/2015
Re: Poésie sur les animaux
Merci à toutes pour ces bons moments de lecture !
Ah le Chat !!! tant d'écrivains l'ont adoré....
Ah le Chat !!! tant d'écrivains l'ont adoré....
nana-belle- Admin
- Messages : 658
Points : 416
Date d'inscription : 06/11/2016
Age : 94
Localisation : SAINT JEAN PIED DE PORT
Juste une image
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Juste pour un sourire et vous souhaiter un bon W E
Wouaouh ! Une heure de plus demain matin sous la couette avec nos Z'Amis Z'Animaux qui ont entendu aujourd'hui le départ merveilleusement musical des oies sauvages vers un Sud que je ne connais pas...
C'était merveilleux !
Juste pour un sourire et vous souhaiter un bon W E
Wouaouh ! Une heure de plus demain matin sous la couette avec nos Z'Amis Z'Animaux qui ont entendu aujourd'hui le départ merveilleusement musical des oies sauvages vers un Sud que je ne connais pas...
C'était merveilleux !
Swann24- Admin
- Messages : 1589
Points : 75
Date d'inscription : 02/09/2017
Age : 75
Localisation : Dordogne Périgord Noir
Beauté !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
'
Leurs cris et chants nous font arrêter tout geste. On reste pétrifié(e) par le concert et l'harmonie du groupe. Silence...elles s'en vont vers d'autres contrées chauffées par le constant soleil.
Bon voyage les Courageuses ! A l'année prochaine. On vous attend les Belles
'
Leurs cris et chants nous font arrêter tout geste. On reste pétrifié(e) par le concert et l'harmonie du groupe. Silence...elles s'en vont vers d'autres contrées chauffées par le constant soleil.
Bon voyage les Courageuses ! A l'année prochaine. On vous attend les Belles
Swann24- Admin
- Messages : 1589
Points : 75
Date d'inscription : 02/09/2017
Age : 75
Localisation : Dordogne Périgord Noir
Re: Poésie sur les animaux
Bonjour SWANN et bonjour à toutes !
Magnifiques images !
Dommage, je ne les ai pas vues passer dans mon ciel ! Ici, ce sont les grues que nous voyons, mais il me semble qu'elles sont en retard cette année !
Bon dimanche à toutes,
.N.B. Pas de sommeil supplémentaire pour moi ! TONTOUSKI avait mis sa pendule à l'heure hier soir
Magnifiques images !
Dommage, je ne les ai pas vues passer dans mon ciel ! Ici, ce sont les grues que nous voyons, mais il me semble qu'elles sont en retard cette année !
Bon dimanche à toutes,
.N.B. Pas de sommeil supplémentaire pour moi ! TONTOUSKI avait mis sa pendule à l'heure hier soir
nana-belle- Admin
- Messages : 658
Points : 416
Date d'inscription : 06/11/2016
Age : 94
Localisation : SAINT JEAN PIED DE PORT
Re: Poésie sur les animaux
Merci Swann pour ces belles images
Bon Dimanche à tous
Bon Dimanche à tous
Dicxy- Admin
- Messages : 4587
Points : 1177
Date d'inscription : 18/01/2015
Age : 74
Localisation : Oise
Re: Poésie sur les animaux
Comme c'est beau ces vols d'oies et autres oiseaux migrateurs Je leur souhaite d'arriver le plus nombreux possible à bon port et qu'ils nous reviennent l'année prochaine.
Wolfshade- Admin
- Messages : 482
Points : -87
Date d'inscription : 03/02/2015
Localisation : Bretagne
Re: Poésie sur les animaux
Les animaux ...c'est aussi nos chiens ... J'aime beaucoup ce poème de Victor Hugo ...c'est tout à fait ma Couette... On a un invité ce soir ,un ami de ma fille ...on met la laisse courte au gremlin et c'est un peu sport pour pas qu'elle morde ...Victor Hugo disait aussi "les chiens ont le sourire dans la queue " ...et là c'est mon petit il fait vraiment tout bien pour rassurer sa vieille copine ..un ange celui là ...
Ma chienne, la Chougna, n'est pas, certes une bête !
Nous rentrons. Sous mes mains fourrant sa grosse tête,
Elle sent un sermon venir et se tient coi.
Je la prends par l'oreille, et je lui dis : - Pourquoi
Te comportes-tu mal, Chougna, devant le monde ?
Pourquoi, quand nous sortons, -il faut que je te gronde !-
Cours-tu, jappant, hurlant, à travers les buissons,
Après les jeunes chiens et les petits garçons ?
Pourquoi ne vois-tu pas un coq sans le poursuivre ?
Si bien que, moi, j'ai l'air d'avoir une chienne ivre !
Cela nous fait mal voir, les gens sont irrités.
Je te connais beaucoup de bonnes qualités,
Fidèle, réservée, intelligente, affable ;
Mais vraiment, quand tu sors, tu n'es pas raisonnable !
Ma chienne, la Chougna, n'est pas, certes une bête !
Nous rentrons. Sous mes mains fourrant sa grosse tête,
Elle sent un sermon venir et se tient coi.
Je la prends par l'oreille, et je lui dis : - Pourquoi
Te comportes-tu mal, Chougna, devant le monde ?
Pourquoi, quand nous sortons, -il faut que je te gronde !-
Cours-tu, jappant, hurlant, à travers les buissons,
Après les jeunes chiens et les petits garçons ?
Pourquoi ne vois-tu pas un coq sans le poursuivre ?
Si bien que, moi, j'ai l'air d'avoir une chienne ivre !
Cela nous fait mal voir, les gens sont irrités.
Je te connais beaucoup de bonnes qualités,
Fidèle, réservée, intelligente, affable ;
Mais vraiment, quand tu sors, tu n'es pas raisonnable !
corinne83- Admin
- Messages : 1601
Points : 882
Date d'inscription : 29/09/2015
Re: Poésie sur les animaux
"Les chiens vous regardent tous avec vénération. Les chats vous toisent tous avec dédain. Il n'y a que les cochons qui vous considèrent comme leurs égaux. "
Winston Churchill
Winston Churchill
gisse10- Admin
- Messages : 2621
Points : 1094
Date d'inscription : 11/06/2015
Age : 75
Localisation : Côte d'or
poésie
ah CHURCHILL! comme il était observateur, comme il avait raison
ps= Gisse10, très belle la photo du chat de votre profil!!!!
ps= Gisse10, très belle la photo du chat de votre profil!!!!
NINI56- Admin
- Messages : 305
Points : -103
Date d'inscription : 07/01/2017
Age : 61
Localisation : MORBIHAN
Re: Poésie sur les animaux
Merci NINI c'est Maïka en photo de profil , minette qui avait été abandonnée avec ses 2 petits (Robin et Lanka ) il y a bien longtemps , je ne les ai pas oubliés ils restent dans mon
gisse10- Admin
- Messages : 2621
Points : 1094
Date d'inscription : 11/06/2015
Age : 75
Localisation : Côte d'or
Re: Poésie sur les animaux
Comme il est beau votre "Victor" VALGRI !!!!!
nana-belle- Admin
- Messages : 658
Points : 416
Date d'inscription : 06/11/2016
Age : 94
Localisation : SAINT JEAN PIED DE PORT
Re: Poésie sur les animaux
Il est superbe ton pic vert Valgri,il y en avait un dans le jardin d'une maison ou je travaillais
Dicxy- Admin
- Messages : 4587
Points : 1177
Date d'inscription : 18/01/2015
Age : 74
Localisation : Oise
poésie sur les animaux
coucou tout le monde!
j'ai la chance également de travailler dans un endroit "bucolique" = pies, pic-verts, écureuils et nous avons même trois bébés lapins sur notre teraain ( ceux-là ne finiront pas dans l'assiette de ces sauvages de chasseurs!)
à propos de chasseurs, j'en ai eu deux dimanche dernier à 20 mètres de chez moi, qui cherchaient leur victime dans un bosquet; apparemment le père et le fils: comment peut-on à l'époque actuelle encore éduquer ses enfants à la lâcheté et la sauvagerie? j'ai discuté normalement avec eux ( ça c'est étonnant! ce n'était pas un "gros rougeaud viandar" a priori); il m' a demandé si le bruit du fusil me dérangeait; je lui ai répondu que "non; c'est juste que un coup de fusil , c'est mortel"; il m'a rétorqué qu'il faisait attention!!!! ensuite, j'ai demandé s'ils "faisaient aussi dans les chats" ( car je ne retrouvais pas la mienne à ce moment-là); le jeune avait l'air un peu déstabilisé; j'ose espérer que cela l'a fait réfléchir! peut-être qu'il ne savait pas que des gens étaient contre la chasse?
Pour revenir à plus joli, voici quelques phrases sur les chats= "même le plus petit félin est un chef-d'oeuvre" LEONARD DE VINCI
"les chats sont malins et conscient de l'être'' TOMI UNGERER
"il n'y a pas de chat ordinaire" COLETTE
"le chat fait qu'une maison est un foyer" PATRICIA HIGHSMITH
bonne journée
j'ai la chance également de travailler dans un endroit "bucolique" = pies, pic-verts, écureuils et nous avons même trois bébés lapins sur notre teraain ( ceux-là ne finiront pas dans l'assiette de ces sauvages de chasseurs!)
à propos de chasseurs, j'en ai eu deux dimanche dernier à 20 mètres de chez moi, qui cherchaient leur victime dans un bosquet; apparemment le père et le fils: comment peut-on à l'époque actuelle encore éduquer ses enfants à la lâcheté et la sauvagerie? j'ai discuté normalement avec eux ( ça c'est étonnant! ce n'était pas un "gros rougeaud viandar" a priori); il m' a demandé si le bruit du fusil me dérangeait; je lui ai répondu que "non; c'est juste que un coup de fusil , c'est mortel"; il m'a rétorqué qu'il faisait attention!!!! ensuite, j'ai demandé s'ils "faisaient aussi dans les chats" ( car je ne retrouvais pas la mienne à ce moment-là); le jeune avait l'air un peu déstabilisé; j'ose espérer que cela l'a fait réfléchir! peut-être qu'il ne savait pas que des gens étaient contre la chasse?
Pour revenir à plus joli, voici quelques phrases sur les chats= "même le plus petit félin est un chef-d'oeuvre" LEONARD DE VINCI
"les chats sont malins et conscient de l'être'' TOMI UNGERER
"il n'y a pas de chat ordinaire" COLETTE
"le chat fait qu'une maison est un foyer" PATRICIA HIGHSMITH
bonne journée
NINI56- Admin
- Messages : 305
Points : -103
Date d'inscription : 07/01/2017
Age : 61
Localisation : MORBIHAN
Re: Poésie sur les animaux
J'adore les phrases sur les chats et Colette avait raison
gisse10- Admin
- Messages : 2621
Points : 1094
Date d'inscription : 11/06/2015
Age : 75
Localisation : Côte d'or
Merci
Vlagri : il est magnifique ton Victor !
Merci NINI de ce joli cadeau
Merci NINI de ce joli cadeau
Swann24- Admin
- Messages : 1589
Points : 75
Date d'inscription : 02/09/2017
Age : 75
Localisation : Dordogne Périgord Noir
Re: Poésie sur les animaux
Très beaux poèmes et citations. Ah les chats, on aurait des millions de mots pour les décrire, on serait encore très loin de la vérité.
duma76- Admin
- Messages : 1451
Points : 1082
Date d'inscription : 31/05/2012
Re: Poésie sur les animaux
Le poème qui m'a beaucoup touchée quand j'étais en primaire c'est celui ci
La mort du chien
Victor Hugo
Un groupe tout à l’heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre : « Un chien qui crève ! »
M’ont crié des enfants ; voilà tout ce que c’est !
Et j’ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L’océan lui jetait l’écume de ses lames.
« Voilà trois jours qu’il est ainsi », disaient les femmes.
« On a beau lui parler, il n’ouvre pas les yeux »
« Son maître est un marin absent », disait un vieux.
Un pilote, passant la tête à la fenêtre,
A repris : « le chien meurt de ne plus voir son maître!
Justement le bateau vient d’entrer dans le port.
Le maître va venir, mais le chien sera mort! »
Je me suis arrêté près de la triste bête,
qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tête,
Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.
Comme le soir tombait, le maître est arrivé,
Vieux lui même, et, hâtant son pas que l’âge casse,
A murmuré le nom de son chien à voix basse.
Alors, rouvrant ses yeux pleins d’ombre, extenué,
Le chien a regardé son maître, a remué
Une dernière fois sa pauvre vieille queue,
Puis est mort. C’était l’heure où, sous la voûte bleue,
Comme un flambeau qui sort d’un gouffre, Vénus luit ;
Et j’ai dit : « D’où vient l’astre ? où va le chien ? ô nuit ! »
Victor Hugo
« Les quatre vents de l’esprit »
La mort du chien
Victor Hugo
Un groupe tout à l’heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre : « Un chien qui crève ! »
M’ont crié des enfants ; voilà tout ce que c’est !
Et j’ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L’océan lui jetait l’écume de ses lames.
« Voilà trois jours qu’il est ainsi », disaient les femmes.
« On a beau lui parler, il n’ouvre pas les yeux »
« Son maître est un marin absent », disait un vieux.
Un pilote, passant la tête à la fenêtre,
A repris : « le chien meurt de ne plus voir son maître!
Justement le bateau vient d’entrer dans le port.
Le maître va venir, mais le chien sera mort! »
Je me suis arrêté près de la triste bête,
qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tête,
Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.
Comme le soir tombait, le maître est arrivé,
Vieux lui même, et, hâtant son pas que l’âge casse,
A murmuré le nom de son chien à voix basse.
Alors, rouvrant ses yeux pleins d’ombre, extenué,
Le chien a regardé son maître, a remué
Une dernière fois sa pauvre vieille queue,
Puis est mort. C’était l’heure où, sous la voûte bleue,
Comme un flambeau qui sort d’un gouffre, Vénus luit ;
Et j’ai dit : « D’où vient l’astre ? où va le chien ? ô nuit ! »
Victor Hugo
« Les quatre vents de l’esprit »
gisse10- Admin
- Messages : 2621
Points : 1094
Date d'inscription : 11/06/2015
Age : 75
Localisation : Côte d'or
Re: Poésie sur les animaux
c est très touchant, et si vrai. Est ce qu'on étudie ces poèmes à l'école, cela pourrait éviter certaines méchancetés envers nos amis.
duma76- Admin
- Messages : 1451
Points : 1082
Date d'inscription : 31/05/2012
Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Sujets similaires
» Puzzle n°23
» Puzzle n°26
» La gazette de l'association LES ANGES DE TYNA
» Les animaux de Swann
» URGENCE ANIMAUX
» Puzzle n°26
» La gazette de l'association LES ANGES DE TYNA
» Les animaux de Swann
» URGENCE ANIMAUX
Page 2 sur 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum